Avec Bruce Clarke

du 13/05/2012 au 13/08/2012, prolongée jusqu’au 09/01/2013

 

L’exposition

 

« Avec Bruce Clarke », la nouvelle exposition de la Fondation Zinsou, se présente comme un abécédaire autour du travail de l’artiste.

Présenter Bruce Clarke à la Fondation Zinsou n’est pas une démarche artistique classique. On ne définit pas l’identité de l’artiste mais on invite le visiteur à rencontrer un travail qui stimule une réflexion sur le monde contemporain et sur la représentation qu’il s’en fait.

Loin des « diktats » et de la tradition d’un « art décoratif complaisant » Bruce Clarke nous offre son œuvre comme un tremplin à la réflexion, mettant ainsi l’art au service de la pensée en poussant le spectateur à se questionner librement sur des principes fondamentaux.

L’art, pour Bruce Clarke est un moyen privilégié de s’exprimer, d’informer et de porter un regard sur le monde qui nous entoure en suscitant une interrogation, une pensée.

Comme un arrêt sur image, l’œuvre est là pour poser une question, son travail suggère plus qu’il ne dévoile, ne laissant pas de place à l’indifférence.

Plus que jamais, le spectateur est actif et libre devant l’œuvre, se réappropriant ainsi sa propre histoire.

Depuis la lutte anti–apartheid jusqu’au travail avec la société civile et les institutions rwandaises sur le mémorial du génocide, Bruce Clarke mêle avec un extraordinaire talent engagement et esthétisme.

 

La scénographie

 

Le spectateur entrant dans la Fondation Zinsou est assailli par différents types de médias : écrans, journaux, magazines… Métaphores de la vie quotidienne, ils nous rappellent combien nous sommes envahis par l’information au point de ne plus pouvoir prendre de recul.

Cet espace permet au visiteur de réaliser qu’il devient difficile de faire la part des choses : qu’est ce qui important et ne l’est pas ? qu’est ce qui est tolérable et ne l’est pas ? qu’est ce qui est acceptable et ne l’est pas ?

A la sortie de ce sas, le visiteur est alors aux portes de la libération de sa pensée pour l’amener à sa propre réflexion.

Puis 6 tableaux et 3 lettres de l’alphabet entrainent le spectateur dans l’univers de l’artiste.

Au 1étage, la Fondation Zinsou présente 17 tableaux dont 7 autour de la boxe.

« L’homme debout » accueille le visiteur dans l’espace central de l’exposition, lui permettant de s’approprier la technique de travail de l’artiste en visualisant les collages, les déchirures, couche après couche.

Enfin, pour terminer, le public pourra apprécier des affiches de cinéma, registre méconnu du travail de Bruce Clarke.

Toute la visite de l’espace se fait avec l’abécédaire « Avec Bruce Clarke » dans un face à face identitaire de ses œuvres ou accompagnée de casques audio dans lesquels l’artiste voile et dévoile son travail.

 

Bio

 

Plasticien et photographe, Bruce Clarke est né en 1959 à Londres de parents sud-africains, militants de l’ANC en exil. C’est aux Beaux-Arts de l’Université de Leeds, dans les années quatre-vingt, qu’il est initié au mouvement Art & Language animé par Michael Baldwin, David Bainbridge, Terry Atkinson, Harold Hurrell. S’inscrivant dans la continuité de ces pionniers de l’art conceptuel, son œuvre traite de l’histoire contemporaine, de l’écriture et de la transmission de cette histoire pour stimuler une réflexion sur le monde contemporain et ses représentations. Résolument ancrée dans un courant de figuration critique, sa recherche plastique intègre les codes pour mieux les retourner contre les appareils de pouvoir et d’injustice.

Bruce Clarke est un artiste engagé. Figure importante du mouvement anti-apartheid en France, au sein de la Rencontre Nationale Contre l’Apartheid, il devient dès son arrivée à Paris l’un des acteurs de la mobilisation de l’opinion publique française contre le régime. Parallèlement, il suit l’évolution de la guerre au Rwanda et des signes avant-coureurs du génocide puis participe à la mise en place d’un collectif pour la solidarité avec le peuple rwandais. C’est lors d’un reportage photographique effectué à la demande de ce groupe quelques semaines après le génocide, qu’il est confronté à l’horreur. Il décide alors de créer sur un site proche de Kigali, Le Jardin de la mémoire, un mémorial en forme d’installation monumentale, projet réalisé depuis 2000 avec le concours des familles ou des proches des victimes et soutenu par la société civile, les institutions rwandaises et l’UNESCO.

Artiste en résidence invité par le Conseil Général de Guadeloupe, il a réalisé l’exposition Fragments d’une Histoire de Demain sur le lien entre l’esclavage, le colonialisme et la mondialisation. Collaborateur du Fest’Africa à Lille pour le projet Rwanda : Écrire, filmer, peindre par devoir de mémoire, il travaille avec l’Afrika Cultural Centre de Johannesburg et anime des ateliers d’arts plastiques en Afrique du Sud, Ethiopie, Rwanda, Tanzanie et en France. Il a fait paraître Dominations aux éditions Homnisphères (2006).

En tant que photographe, il publie des reportages sur l’Afrique du Sud, la reconstruction du Rwanda, le retour des réfugiés libériens et la Palestine.

Ses œuvres sont exposées en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis. Bruce Clarke est représenté par le Musée des Arts Derniers.

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